Quelle épopée pour obtenir un char en étant français au Canada ! Passé les problèmes d'assurances qui me disent "oh mon dieu, mais trouverez jamais une assurance qui veuille bien de vous !", des virements de toutes mes économies qui se perdent au-dessus de l'Atlantique, des garages qui me posent des lapins en pleine nuit dans des quartiers pourris à l'autre boût de Montréal, des 4x4 plus pourris les uns que les autres, je trouve enfin un courtier en assurances sur une île à côté de Montréal qui accepte d'assurer un pauvre petit français qui ne rentre jamais dans les bonnes cases. J'ai donc enfin pû acheter le camion que je voulais, un Jeep Cherokee 87 (appelé aussi XJ) : un 6 cylindres 4 litres de 174 ch. pour bien polluer, un bon 4x4 pour pouvoir passer n'importe où dans n'importe quelle condition météorologique, une boîte automatique pour ne pas sortir de la coutûme américaine, et une tenue de route approximative (combinée à un jeu dans le volant que je qualifierai d'énorme) pour bien rappeler que les autoroutes ne sont limitées qu'à 100km/h. J'étais donc content, mais c'était sans compter les petits ennuis qui allaient suivre...
Deux
jours plus tard, en voulant emmener Max à un entretien, mon bel achat,
dont j'étais si fier, ne voulait pas démarrer. Sûrement
un problème de batterie, me dis-je ! Mais tous nos efforts pour le faire
démarrer en le poussant ou en connectant la batterie avec des câbles
furent vain. Il me fallut une semaine pour réussir à trouver le(s)
problèmes. Une batterie déchargée et de l'essence gelée...tsss
c'est bien des pannes de pays froids ça ! En tout cas, je tiens à
remercier Martin qui s'est gelé les
mains
(et les pieds, poil au nez !) avec moi pendant des heures, en checkant tous
les problèmes possibles et imaginables. Bref,
il ne me fallait ensuite que l'immatriculer, faire quelques réparations
(bah oui, c'est aussi ça le plaisir d'acheter un vieux char !), et le
baptiser. Mon Cherokee devint donc ma Schtroumpfette.Il ne
me restait enfin qu'à essayer de ne pas me prendre un chevreuil ou une
motoneige, de ne pas me retrouver dans un champs après un dérapage
incontrôlé, et de ne pas me prendre de contraventions, ce qui n'était
pas gagné étant donné ma technique pour me parker, et la
complexité des panneaux au Canada. Bilan : quelques frayeurs en glissade
sur de la neige dans des cotes, un tête-à-queue stoppé à
un mètre du fossé, quelques pannes supplémentaires, et
2 amendes fort chères. Mais qu'est ce que je me suis bien amusé
avec ce Jeep...